La Respiration du Musicien

Hello les bassistes ! J’ai le plaisir et l’honneur de partager avec vous cet article écrit par Jean-Claude Pacaud, membre de la communauté Facebook Tout sur la Basse.

La respiration c’est quoi et à quoi ça sert ?

Chez l’homme, la respiration est le renouvellement de l’air contenu dans les poumons par l’action des muscles respiratoires, dont le principale est le diaphragme.

Elle permet les différents échanges gazeux dans notre organisme, oxygène, dioxyde de carbone par exemple. 

La respiration est la plupart du temps inconsciente. Elle est régulée par notre système nerveux.

Chacun peut, dans ses propres limites, en exercer un contrôle conscient.

Grâce à elle, nous pouvons tout simplement vivre !

Le diaphragme 

Le diaphragme est un muscle qui sépare le thorax de la cavité abdominale. Il se connecte au niveau du sternum, des côtes et des vertèbres. Il interagit avec le coeur, les poumons, l’œsophage, l’estomac, le foie, la rate, le pancréas, les reins, le colon.

C’est lui qui gère notre respiration. Il permet d’étirer les côtes et ainsi les poumons pour absorber plus d’air.

Si il s’abaisse d un centimètre, les poumons gagnent un demi litre !!!!

Comment ça marche ?

En réalité, il y a plusieurs système nerveux. Nous ne verrons que deux.  Le sympathique et le parasympathique

Le système sympathique  et dit « système d’activité ». Il fonctionne de façon basique et gère tout ce qui est inconscient. Tout ce qui est primal. L’homme préhistorique, et même l’homme moderne (!), fonctionne de la même facon. Si nous nous promenons dans la campagne et tout à coup, nous voyons un tigre à dent de sabre, ou un serpent pour nous, quelque chose qui nous met en danger, le système sympathique va prendre le relais. Augmentation du rythme cardiaque, dilatation de la pupille, libération de différentes hormones. Tout ça pour nous permettre de pouvoir nous enfuir, combattre et surtout survivre !

Tout est fait de façon inconsciente et quasi instantanément.

Le système parasymapthique, quand à lui, est responsable du ralentissement de la fréquence cardiaque, de la gestion du stress…c’est lui qui, après le danger, ralenti le coeur, gère les hormones du stress…

Les différents types de respirations

 La respiration thoracique

La respiration thoracique  correspond à un mouvement où la poitrine, (cage thoracique) se gonfle et où les épaules se surélèvent à l’inspiration. C’est, en général, une respiration moins profonde que la respiration abdominale, car l’espace dégagé pour les poumons est plus petit, menant généralement à une respiration également plus rapide pour compenser le manque à gagner. 

A l’expiration, contrairement à la respiration diaphragmatique, des muscles comme le diaphragme doivent s’activer pour revenir à la position initiale. 

La respiration abdominale

La respiration abdominale se caractérise principalement par une contraction du diaphragme. En s’abaissant, il donne la possibilité aux poumons d’occuper plus de place et d’aspirer plus d’air. Le diaphragme pousse les viscères vers le bas. 

Ainsi, le ventre ne gonfle pas car l’air s y trouve, (!) mais bien par ce que les organes internes doivent cohabiter avec le diaphragme qui les pousse. Pour trouver une nouvelle place, ils vont au plus facile, là ou la resistance est moindre, et donc vers l’avant. 

A l’expiration, le diaphragme se relâche tout simplement, passivement, ce qui ramène les poumons à leur volume initial.

Les bienfaits de la respiration abdominale

Elle permet :

  • de réguler le rythme cardiaque
  • de diminuer le stress et les angoisses
  • d’avoir une meilleure oxygénation du sang
  • de ressentir un bien-être
  • de stimuler la création d’endorphines

Pourquoi on ne respire pas tous de la même façon ?

     Si vous observez un bébé dormir, vous verrez son ventre gonfler. En effet, tout les bébés pratiquent la respiration abdominale. Mais également les mammifères, comme votre chien ou votre chat. Quand ce dernier se prélasse sur le carrelage frais, nous ne voyons que son ventre bouger. Pareil pour le chien, et surtout, quand il veut aboyer, il est très facile d observer son ventre qui se contracte à l’impulsion du son.

     Mais alors que se passe t il ? Pourquoi quelque chose que nous avons tous fait nourrisson, que les animaux réussissent sans réfléchir, alors que nous, nous avons tout oublier. 

Il n’y a pas de concensus sur le sujet. Le stress de la vie moderne, nos mauvaises positions devant nos écrans, le manque de sport, le fait de privilégier l’être extérieur plutôt que l’être intérieur….. Et cette liste n’est pas exhaustive ! 

Mais pourquoi tu nous parles de ça ?

Effectivement, nous pouvons bien légitimement nous poser la question. 

Nous avons tous eu ce moment de stress avant un concert, ou cette chanson qui arrive et que nous ne maîtrisons pas si bien que ça. Sans parler des enregistrements, où la pression est importante, avec de nombreuses personnes qui vont décortiquer la piste de basse. 

Les exemples sont nombreux !!!!

Pratiquer à ce moment là la respiration ventrale, afin de favoriser le système nerveux parasympathique, et ainsi libérer de la dopamine, qui est l’hormone du « bonheur ». Si on pratique 5 minutes avant l’enregistrement, ou s’y on respire de façon consciente par le ventre juste après avoir raté une note, tout cela va nous permettre d’être moins stressé, moins tendu et d’être plus rapidement en confiance. 

Souvent, quand on joue un morceau rapide, ou difficile, nous nous contractons. Les épaules se raidissent, les doigts sont gourds, les muscles se tétanisent… Observez vous à ce moment là…. Vous êtes en apnée !!! Et là c’est pas facile pour retrouver le groove et arriver à se détendre….

Car le but d’apprendre la respiration abdminale est là. Appréhender les choses qui peuvent nous mettre en difficulté avec une meilleure confiance en soi, se détendre et prendre du plaisir plus rapidement.

Différents exercices

  • 1 : Prendre des cours de chant, (pour chanter et faire les choeurs c’est un plus!). Votre professeur va vous apprendre cette fameuse respiration. L’apprentissage du chant à de nombreux avantages. Impossible de se « cacher » derrière son instrument. A ce moment là vous serez mis à nu face à votre professeur. Le stress peut très rapidement monter…. Si vous apprenez à respirer de cette façon, votre jeu de basse va s’améliorer très rapidement. Si cette solution est impossible pour vous, demander conseils à votre chanteur. Il aura certainement appris à respirer !!!

  • 2 : Débuter chez soi. Pour apprendre la respiration abdominale, vous pouvez commencer couché. Mettez vous dans une pièce calme, seul. Prenez deux minutes pour vous poser déjà. Chasser les idées parasites de votre cerveau. (Attention c’est très très dur!). Une fois cela fait, vous posez une main sur votre ventre. Ainsi vous pourrez sentir s’il gonfle lors de vos inspirations. Inspirez par le nez. Gonfler le ventre comme un ballon. Prenez une inspiration calme et ample. Inutile de remplir ses poumons ! Expirez par la bouche. Vous devez sentir votre ventre se dégonfler, il va « se rentrer ». Si vous mettez bien votre main vous allez être étonné de ce mouvement !!! Le but est que les poumons se lèvent le moins possible.

  • 3 : Avant un enregistrement ou un concert. Isolez vous dans un endroit calme. Allez avec le chanteur. Peut être s’échauffe t-il la voix ainsi. Couché ou assis, inspirez calmement par le nez en gonflant le ventre. Expirez longuement par la bouche, en dégonflant le ventre. Ayez des pensées positives. Prévisualisez les passages qui peuvent vous inquiéter et réalisez les, en pensées, en douceur et sans à coups. 

  • 4 : Au moment du pain. PAS DE PANIQUE !! l’erreur est faite. Il est impossible de revenir en arrière. Peut-être sentez vous le poids du regard de votre batteur sur votre nuque. STOP ! Cela devra être discuter en groupe. L’erreur est humaine. Il ne sert à rien de rajouter de la culpabilité. Sinon vous allez baisser la tête, rentrer les épaules et vous retrouverez tout crispé pour jouer. Et là, bonjour la galère…Difficulté à retrouver le groove, vos doigts ne vous obéissent plus, l’angoisse monte. Il est inutile d’en arriver à ces extrémités. Bon. Vous avez fait une erreur. Ce n’est pas grave. Il faut vous redresser et lever la tête. Souriez ! A ce moment là ça sera très dur, mais si vous réussissez, vous retrouverez vos moyens bien plus rapidement. Tout de suite dédramatiser la scène. Ce n’est pas grave de se rater. Et là, bim. On respire par le ventre. Inspirez par le nez si vous pouvez ou par la bouche. Une respiration toute bête, toute simple, pas énorme. Gonflez le ventre en inspirant, il doit « pousser » votre basse. Expirer par la bouche. Refaire 2/3 fois si nécessaire. Continuez à sourire, regarez le public. Ça va déjà mieux non ? Évidement plus vous aurez pratiqué chez vous, plus se sera facile à faire dans ces situations.

  • 5 : Vous devez faire un long passage à la double croche. En plus le batteur est parti bien trop vite le coquin. Pas de panique. Ne vous crispez pas. Ne vous mettez pas en apnée, sinon vos muscles ne seront pas assez oxygénés et vous allez être bien plus facilement en difficulté. Pratiquez la respiration ventrale un peu avant le passage difficile, et c’est parti. N’oubliez pas de respirer tout le long du passage qui vous met en difficulté. 

Evidement, la liste pour se servir de la respiration ventrale n’est pas exhaustive ! A vous de trouver la ou les situations pour l’utiliser !


Biographie de Jean Claude Pacaud

Je m’appelle Jean Claude et je suis né en 1972. Et oui, sous Pompidou. Ça nous rajeuni pas !!!!

J’ai toujours voulu faire de la musique. Mes parents regardaient l’émission Champs Elysées et j’étais fan. Trouvant le clavier extraordinaire, j’en ai parlé à mes parents. Ils m’ont directement parlé du « conservatoire ». Ça m’a totalement rebuté. Et les cours de flûte du collège n’ont pas amélioré la chose !!!

A 16 ans, premier boulot dans une colonie. Je fais la rencontre d’un moniteur qui me montre qu’il est possible de faire de la guitare sans connaître le solfège !!!! ( Alors, déjà, je voulais dire aux plus jeunes qu’à l’époque il n’y avait pas internet et que pour trouver des informations c’était dur ! Et j’aimerai rajouter que si on ne connaît pas le solfège, il y a un moment, pour progresser, ben c’est pas facile facile…..).

Du coup, en rentrant du boulot, avec ma première paye, je m’achète une guitare de marque sigma, un dictionnaire d’accords, et quelques bouquins de chansons. Mais honnêtement, je n’étais pas très satisfait.  Jouer de la guitare ne me plaisait pas beaucoup. 

 Puis passage du BAC, et école d’infirmier. Premier boulot, j’ai 23 ans, je rentre dans un magasin de musique. J’y découvre une basse, une Yamaha noire mais je ne me souviens plus du modèle. J’essaye, et la, BIM ! Révélation ! 

Premiers cours, premiers groupes et premiers concerts.

A 37 ans, c’est moins rigolo. Gros problème de santé, et je suis mis en invalidité catégorie 2. Je continue la basse, mais mon esprit n’y est plus. Je suis perdu. 

Je commence à m’intéresser au yoga, au chant et je pars dans une quête de moi-même. Une quête « initiatique » même. 

Et me voilà. 49 ans, accompagnée par une jazz basse Marcus Miller depuis une vingtaine d’année, j’œuvre dans un groupe vendéen de reprise des années 70, dont beaucoup sont « à notre sauce ». 

J’écoute beaucoup de Jazz fusion, de rock, de soul, et même de la pop. Je travaille plus que jamais le rythme, qui est mon plus gros problème, et j’évolue autant bassistiquement que spirituellement. 

Pour conclure, j’aime le mot « jouer ». C’est un mot que nous, musiciens, avons tendance à oublier et galvauder. Combien de fois après un concert, nous disons j’ai mal jouer ça, tu t’es trompé là… Moi, jamais. Je suis juste heureux d’avoir JOUER.    


Si vous souhaitez voir plus de collaborations ou si vous souhaitez vous aussi participer, n’hésitez pas à me le faire savoir 😉

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