Jaco Pastorius – The Film

Hello les bassistes ! En 2015 est sorti le film consacré au célèbre bassiste Jaco Pastorius

Produit par Robert Trujillo, le bassiste de Metallica, ce filme retrace l’ascension et le déclin du premier grand virtuose de la basse.

Disponible en DVD, Blue-ray, ou directement sur le site officiel. La bande son est également disponible en CD et téléchargement légal.

Plus d’infos sur le site officiel Jaco: The Film

Bande annonce

Biographie Jaco Pastorius

John Francis, dit Jaco Pastorius, naît en 1951 en Pennsylvanie. Son père, musicien professionnel (batteur et chanteur) est d’origine allemande et sa mère d’origine finlandaise. Il a 7 ans quand sa famille s’installe en Floride. C’est là que Jaco passe son enfance et s’imprègne de toutes les musiques qu’il peut entendre (musique des Caraïbes, jazz, Rhythm and Blues, rock…).

Il va à l’école élémentaire à la St. Clement Catholic School, puis au lycée au Northeast High à Oakland Park. Sportif accompli, il pratique de nombreux sports, dont le football américain, le basket-ball, le baseball. Il semble que son arrogance lui vaille des déboires assez tôt et c’est ainsi qu’à 13 ans, il se casse le poignet en jouant au football ce qui aura pour conséquence d’entraver durablement son aptitude à jouer de la batterie.

Il s’initie au piano, à la guitare et même au saxophone. À 15 ans, après une nouvelle opération au bras, il adopte définitivement la basse. Il utilise une basse fretless qu’il s’est bricolée à partir d’une Fender Jazz Bass 1962 dont il enlève les frettes, recouvre le manche de plusieurs couches d’un vernis époxy et y adapte dans un premier temps des cordes «flat wounds» (pour sonner comme une contrebasse), puis des cordes «round wounds» de marque Rotosound modèle Swing Bass 66 (qui donneront l’originalité de sa sonorité de basse fretless).

Il débute dans des orchestres locaux, notamment « La Olas Brass », un groupe de cuivres de neuf musiciens, spécialisé dans les reprises d’Aretha Franklin, Otis Redding, Wilson Pickett, James Brown et le Tijuana Brass. Après le départ de son bassiste David Neubauer, il le remplace et commence son ascension irrésistible de bassiste légendaire. Il joue, un temps, sur des bateaux de croisière (il va croiser les musiciens des Wailers et découvrir le reggae en Jamaïque). Il fait une très longue tournée avec les C.C. Riders (alias Chitlin’s Circuit’s Riders), le groupe du chanteur Wayne Cochran. Pastorius considérera toujours cette tournée comme la période la plus heureuse de sa vie.

Né « John Francis Pastorius III », son nom de confirmation Anthony produit « John Francis Anthony Pastorius III ». Le choix du nom « Jaco » semble avoir été influencé par son admiration pour l’arbitre de la Ligue nationale de baseball Jocko Conlan. Une erreur d’orthographe dans une lettre adressée par le pianiste français Alex Darqui aurait orienté son choix vers « Jaco ».

L’une des plus grandes sources d’influence de sa vie fut, selon lui, Herbie Hancock qui lui fit découvrir notamment Gil Evans et la musique du temps de Louis Armstrong. Il a d’ailleurs grandi dans l’entourage de Herbie Hancock en Floride et suivi ses pas2.

D’autres influences citées par lui : James Brown, les Beatles, Miles Davis, Igor Stravinski, Jimi Hendrix, Duke Ellington, Charlie Parker, Paul Hindemith, Frank Sinatra, Tony Bennett, The Band, Santana, Frank Zappa, Bob Marley, Rocco Prestia, Ray Charles, Charles Mingus, John Coltrane, Otis Redding, Cannonball Adderley, Jerry Jemmott, James Jamerson et Lucas Cottle (un bassiste néo-zélandais inconnu qui jouait souvent avec lui).

Au début des années 1970, installé à Miami, Jaco Pastorius joue dans l’orchestre du multi-instrumentiste Ira Sullivan et donne des cours à l’Université. Là, il rencontre le jeune Pat Metheny qui lui présente le pianiste Paul Bley. En 1974, le groupe de Bley, composé de Metheny, Pastorius et du batteur Bruce Ditmas, enregistre un album (qui, « business oblige », sera réédité ultérieurement sous le titre Jaco, le bassiste étant entre temps devenu une vedette). En 1975, Pastorius joue aux côtés du batteur Bob Moses sur le premier disque de Pat Metheny, Bright Size Life, qui est en fait à l’origine la démo de Metheny pour chercher des concerts. ECM distribuera ce disque comme un album produit par la maison.

En 1975, il enregistre pour le label Epic son premier album comme leader, intitulé Jaco Pastorius. C’est cet album qui lui apporte la célébrité. Il est vrai que ce disque est foisonnant et donne un bon aperçu de la virtuosité et du large spectre musical de Pastorius (jazz, rhythm and blues, rock, musique des Caraïbes). Cet album contient, entre autres morceaux d’anthologie, une reprise du standard bebop Donna Lee de Miles Davis (crédité par erreur à Charlie Parker) en duo avec le percussionniste Don Alias, un morceau en solo Portrait of Tracy (où Pastorius utilise – largement au-delà de ce qui était alors entendu – la technique du jeu mélodique et en accords en harmoniques et démontre que la basse peut être abordée comme un instrument polyphonique), un thème soul Come on, come over avec les chanteurs Sam and Dave, des titres jazz fusion ou latin jazz avec Herbie Hancock et Hubert Laws, etc.

Cet album sort en 1976, année de sortie de l’album Black Market de Weather Report, sur lequel il joue deux morceaux.

La même année, il enregistre avec la chanteuse Joni Mitchell l’album Hejira qui le fera connaître dans le monde de la pop music « West Coast ».

C’est donc en 1976 qu’il rejoint Weather Report, le groupe de jazz rock fondé par Joe Zawinul et Wayne Shorter dans lequel Pastorius restera jusqu’en 1982. Avec l’arrivée de Pastorius, et grâce au charisme de ce dernier, Weather Report connaît un succès planétaire dépassant largement le petit cercle des amateurs de jazz. Zawinul et Shorter ne s’y trompent pas et Pastorius est coproducteur dès le deuxième album. On peut entendre Pastorius sur les albums Black Market (1976), Heavy Weather – qui contient Birdland et Teen Town – (1977), Mr Gone (1978), 8:30 (1979), Night Passage (1980) et Weather Report (1982). Joe Zawinul surnomma « Jaco the catalyst » en raison de sa capacité à catalyser l’attention du public.

Pour évaluer l’importance de Jaco dans l’univers du Jazz Rock, citons la simple phrase publiée quelques années plus tard lors d’un tour d’horizon historique par le magazine Le Monde de la musique : « fin 82, Pastorius et Erskine quittent Weather Report, mort du Jazz Rock »

Entre 1977 et 1979, Pastorius est par ailleurs très actif. Il enregistre comme accompagnateur de la chanteuse Joni Mitchell avec le guitariste Pat Metheny et le percussionniste Don Alias Don Juan’s Reckless Daughter (1977), Shadows and lights et Mingus (1979). On peut l’entendre aussi aux côtés du tromboniste Albert Mangelsdorff, d’Airto Moreira, de Flora Purim, d’Herbie Hancock, de Michel Colombier, et même sur le morceau Une simple mélodie de Michel Polnareff.

C’est à cette époque que Jaco Pastorius commence à avoir des comportements de plus en plus étranges. Il souffre en effet de troubles bipolaires (psychose maniaco-dépressive) où alternent phases d’euphorie et phases de dépression. Par ailleurs, il consomme beaucoup de drogue et d’alcool. Ceci aboutit à des prestations catastrophiques (le concert à La Havane avec John McLaughlin et Tony Williams, en 1979, Trio of Doom, est resté l’un des pires souvenirs du guitariste britannique), des concerts annulés, des altercations avec des musiciens et des dirigeants de maisons de disques.

En 1981, Jaco enregistre pour le label Warner Music Group avec un big band monté pour l’occasion, le Word of Mouth Band, un album, éponyme pour cause de disputes avec les producteurs des nombreux interprètes de premier plan qui interviennent sur celui-ci. On trouve dans cet orchestre des musiciens de premier plan comme Don Alias, Peter Erskine, Jack DeJohnette, Herbie Hancock, Othello Molineaux, Michael Brecker, Howard Johnson, Hubert Laws, Wayne Shorter, Toots Thielemans… plus un orchestre classique très particulier, car seuls les meilleurs de chaque pupitre ont été retenus par Jaco. L’orchestre qu’il avait demandé n’était pas assez performant. L’ensemble des solistes ont donc enregistré leur partie et ils les ont triplées voire quadruplées pour donner l’effet d’un orchestre de 70 personnes. Le tout dirigé par l’arrangeur Michael Gibbs. On peut retrouver une bonne partie du Big Band sur l’album The Birthday Concert enregistré en public pour les 30 ans du bassiste.

La profondeur du jeu de Pastorius en complément – assez désorientant à prime écoute – des sections de cuivres et de percussions, est alors à son apogée. L’originalité des compositions (notamment Three views of a secret) et des arrangements (notamment John and Mary qui oscille entre ballade western sur fond de steel drum et symphonie classique) est poussée aux extrêmes. Sans compter l’interprétation virtuose d’une fantaisie chromatique de Jean-Sébastien Bach jouée à toute allure. Cet aboutissement donne à l’album un aspect testamentaire. On y trouve beaucoup de directions, à l’instar de son premier album solo de 1975.

En 1981 toujours, il enregistre un dernier album avec Weather Report, éponyme, qui sortira en 1982. Pastorius fait une tournée avec le Word of Mouth remonté pour l’occasion. L’orchestre se produit entre autres au Japon (où est enregistré le double album live Twins, dont sera tiré l’album Invitation). Si de nombreux concerts sont merveilleux – comme l’atteste l’écoute des disques -, cette tournée est pour le moins chaotique, à cause du comportement erratique de son leader. Les anecdotes commencent à remplir la rubrique scandales des journaux. De plus, Pastorius est en instance de divorce (qui se passe mal) et en crise avec sa maison de disques (CBS Sony Music) qui le contraint à dissoudre son big band (l’un des plus onéreux de l’époque).

Jaco Pastorius enregistre ce qui sera publié après sa mort comme l’album Holiday for pans. Cet album, assez étrange, contient essentiellement des maquettes consacrées à l’utilisation des steel drums et met en avant Othello Molineaux, spécialiste de l’instrument. À l’époque, le producteur de la maison de disques refuse de sortir l’album, dont la réalisation a pourtant été coûteuse, considérant la musique enregistrée comme trop hermétique et pensant qu’un tel produit n’aurait aucun avenir commercial. Jaco en restera très frustré. L’album sortira donc dans les années 1990, mais les bandes originales, qui avaient été laissées un peu à l’abandon, se sont retrouvées dans les mains de « clones » de Jaco, copiant son son et son style, ce qui fait que nous ne savons pas et ne saurons peut être jamais qui a joué sur les morceaux… Il y a également des parties de guitares qui semblent comme ajoutées.

Pastorius se retrouve donc sans maison de disques et sans orchestre. Ses problèmes psychiatriques sont de plus en plus néfastes à sa carrière. Il enchaîne les accidents (comme la chute d’un balcon en Italie) et les scandales (apparitions sur scène nu, couvert de boue, ivre mort)… Les anecdotes sur ses « excentricités » abondent, parfois amusantes (convoqué en urgence pour une répétition au milieu de la nuit, Brian Melvin trouve le bassiste en train de jouer avec un canard en plastique dans son bain), mais le plus souvent tragiques (lors d’une tournée en Allemagne avec Biréli Lagrène, il saute du bus et est retrouvé le lendemain par la police locale dormant dans la neige vêtu d’un seul t-shirt). Il suit un temps un traitement au lithium qui le rend apathique et l’empêche selon lui de jouer. Mais dès qu’il cesse ce traitement, il redevient incontrôlable et prétend que seul l’alcool arrive à le calmer.

À partir de 1984, son comportement lui ferme les portes d’une bonne partie de la scène musicale. On peut cependant l’entendre auprès de Mike Stern, Hiram Bullock, Brian Melvin, Biréli Lagrène, etc. En 1984, il fonde avec Derf Scratch, John Densmore et Jeffrey Meek un groupe de rock, baptisé Crime3. Ses concerts et ses disques de l’époque ressemblent malheureusement souvent à des jam sessions informelles et bruyantes. Il participe cependant en 1985 à la réalisation d’une vidéo pédagogique Modern Electric Bass.

En 1986, il est devenu sans domicile fixe, dormant à la belle étoile et passant la plupart de son temps à traîner avec des clochards sur un terrain de basket. En juillet, il est interné à l’hôpital psychiatrique Bellevue (New York). En décembre, il retourne en Floride, habite un temps chez son père avant de reprendre une vie de semi-clochard. Il est régulièrement arrêté par la police, et « interdit de séjour » dans de nombreux clubs de jazz. De même, il est fréquemment éjecté manu militari de concerts d’autres musiciens durant lesquels il essaie de monter sur scène sans y être invité (concert de Carlos Santana à Fort Lauderdale, par exemple).

Le soir du 11 septembre 1987, il est violemment battu par Luc Havan, responsable du Midnight Bottom Club une discothèque de Wilton Manors, Fort Lauderdale. On retrouve Pastorius gisant, un œil et un bras en très mauvais état, le crâne fracturé et atteint d’une pneumonie. Il est conduit au Broward General Medical Center où il meurt 10 jours plus tard en n’ayant jamais repris connaissance. La légende dit que son cœur s’est arrêté 3 heures après que l’on eut débranché son assistance respiratoire, alors que son électro-encéphalogramme était plat. Luc Havan, alors âgé de 25 ans, d’abord inculpé de meurtre (second degree murder) a finalement été condamné à vingt-et-un mois de prison ferme et cinq ans de mise à l’épreuve pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner (third degree murder), après avoir plaidé coupable et passé un accord avec la justice. Il est libéré après quatre mois et s’installe à Palm Beach County où il exerce la profession d’agent immobilier. (source Wikipedia)

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Une réponse

  1. Donna lee n’est pas créditée par erreur à Charly Parker puisque ce morceau est tiré d’un des solos de celui-ci alors qu’il bossait pour Miles

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